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VIVRE SOUS LE JOUG DE BOKO HARAM POUR LES NIGERIANES DU NORD


Le 14 avril 2014, 219 jeunes filles qui passaient leur bac dans leur école à Chibok, étaient enlevées par des membres du Boko Haram. Depuis plus de 5 ans, la secte brûle, pille, assassine et kidnappe des civils innocents dans le nord du Nigeria sans que personne ne se sente vraiment concernée. Jusqu’à cet enlèvement massif qui a  scandalisé l’opinion internationale.

Je suis partie fin avril avec la journaliste Manon Querouil à Maiduguri puis Chibok.

A la rencontre des mères effondrées qui attendent impuissantes que leurs fille leurs soient enfin rendues. Pourtant, pour leurs enfants, elles avaient osé. Oser rêver mieux que la condition dans laquelle elles sont nées. Honteuses de leur audace, aujourd’hui elles se sentent coupables.

De ces héroïnes qui ont sauté du camion qui les emmenait vers l’enfer de la forêt. Qui, malgré tout ont décidé de se rendre à Maiduguri pour passer leur diplôme dans les 5 établissements réquisitionnés et placés sous haute protection pour l’occasion.

A Maiduguri et dans le reste de l’état de Borno, les écoles sont toutes fermées pour raison de sécurité.  Les enfants désœuvrés trainent dans les rues. Les quelques madrasas, écoles coraniques, seuls lieux d’apprentissage ouverts, débordent de demandes.

Jeune génération sacrifiée sur l’autel des ambitions politiques, de la folie meurtrière entre l’armée nigériane  et Boko Haram, et de la soif  de revanche de Sekau sur l’armée qui lui a volé ses femmes et ses enfants après avoir brûlé ses madrasas.

Publication Marie-Claire, August 2014